Comment ajouter de la profondeur à des peintures de faune et de flore ?

 

Brouiller les bords d’une toile à l’huile et ajouter de la texture au couteau peut donner une toute nouvelle dimension à un tableau. Pour traiter ce sujet du comment faire, le plus simple est d’illustrer avec une scène d’éléphants représentant leur quotidien. Si vous voulez essayer de peindre quelque chose d’équivalent, il suffit de vous rendre dans un parc animalier (il faut éviter le zoo qui n’offre pas un tableau reposant de l’animal, et pas en troupeau non plus).

 

La clé de n’importe quelle peinture est d’avoir une certaine connaissance et compréhension de votre sujet, peu importe ce que c’est. Que vous peigniez avec une approche très détaillée ou non, un tel avantage sur un ensemble de détails peut rendre le sujet vivant. Lorsque vous représentez un animal dans la nature, vous devez également avoir de bons points de référence étant donné qu’ils sont physiquement différents d’animaux en captivité (imaginez des athlètes face à des adeptes du canapé pour la comparaison). Les voir dans leur habitat naturel est idéal, avec toute la beauté et la dureté que cela implique, mais les animaux en captivité peuvent vous aider à comprendre la façon dont ils bougent et à vous faire une idée sur eux. Peindre une toile se prépare intellectuellement, il ne s’agit pas que de se représenter mentalement le sujet.

 

Voici les 7 étapes.

 

Préparez la composition

La première étape est la recherche et la préparation. Le temps passé sur la composition et le dessin final des éléphants est pour un artiste peintre du temps gagné pour plus tard. Une fine couche de peinture à l’huile passée sur le dessin peut faire baver le crayon et donner une base créative pour le fond. J’aime bien utiliser la peinture directement à partir du tube et l’appliquer en une fine couche. J’évite les produits supplémentaires du type huile de lin bien que j’utilise très occasionnellement un sécatif si je veux que la peinture sèche plus vite.

 

Cette première couche est importante dans la recherche de la profondeur. Mais c’est l’étape suivante qui prime.

 

Incorporez de la profondeur

Au fur et à mesure que j’avance sur un tableau, je travaille en partant de l’horizon jusqu’au premier plan, c’est la progression la plus naturelle, surtout que j’apporte du relief à ce qui est devant avec plus de matière ; c’est l’avantage du couteau. Pour donner une impression de distance, les couleurs que j’ai utilisées ont été voilées et les détails sont vagues. Il est possible d’utiliser des photos pour aider avec les couleurs et l’air global de la végétation ou des arbres.

 

La végétation du paysage

L’eau en bas peut être entourée d’une épaisse végétation verte tandis que le sol et les brins d’herbe près des éléphants deviennent plus secs et épars. Utilisez des mélanges de couleurs plus chauds, ce qui donne plus de définition à l’herbe et au reste de la végétation avec des ombres, des reflets et une texture plus nets. La couleur du sol est alors très pâle, donc restez avec une palette de gris doux, de roses bleuâtres et de mélanges de couleurs crémeuses tandis que les ombres seraient d’un violet terreux et chaleureux.

  

L’attraction principale !

Passons à la partie intéressante : les éléphants. En prenant en compte le fait qu’ils sont couverts de boue et de poussière, je préfère utiliser les mêmes couleurs sur eux que celles utilisées pour le sol. Pour fixer les animaux, commencez par les ombres en dessous du corps, ou après (très souvent je finis par les ombrages des personnages), mais ne les oubliez surtout pas !  Un gris intermédiaire recouvre le reste des pattes, avec des reflets de couleurs crème et rosées sur le dos, les épaules et la tête. Je vous conseille de façonner le corps avec des gestes au couteau dans le sens des rides.

 

Ajouter des détails narratifs

En se servant d’un couteau chargé d’un ton plus foncé ou plus clair que celui sur la toile, passez-le sur la peinture à l’huile encore fluide pour créer des lignes qui sous-entendent des rides. Ajoutez quelques reflets de lumière pour augmenter cet effet. Observez votre référence pour avoir une bonne impression de la disposition des rides et de la façon dont elles coulent sur la surface du corps. Une histoire subtile peut être ajoutée à la peinture en rendant le bas des pattes des animaux plus foncé pour indiquer qu’ils viennent de sortir de l’eau et que le sol a été mouillé.

 

Le camouflage

J’ajouterai une touche du vert qui se trouve dans le paysage sur la partie basse du corps et sur le haut des pattes. Vous pouvez vous servir des couleurs du paysage sur les animaux pour aider à les incorporer au reste de l’environnement du tableau. Sur les membres inférieurs, particulièrement près des pattes, ajoutez un mauve pâle aux ombres pour sous-entendre une lumière réfléchie sur le sol. Sur les parties des pattes où la lumière se reflète, mettez un peu d’un mélange de rose et de bleu pâle pour rendre le bas des pattes plus poussiéreux que le haut.

 

Les touches finales

La poussière a été rajoutée une fois que la peinture a séché, et avec des gestes plus secs je frotterai une zone où l’application des mélanges de mauve pâle et de rose erait inégale, près des pattes. En passant sur la peinture pas encore sèche mais encore humide, avec un léger chiffon enduit de white spirit, les détails peuvent être voilés, les mélanges de couleurs atténués et des traces des couteaux plus ou moins involontaires aplatis. Tout ceci est utile pour créer de la profondeur en peinture.