Comment peindre à l’huile un paysage d’hiver
Lorsque dehors le temps est épouvantable, peindre en plein air n’est pas le passe-temps le plus tentant ! Mais comme je l’explique pour peindre des paysages, cela peut être un défi unique et gratifiant.
Avoir un matériel d’hiver
Il est important de s’habiller plus chaudement que vous ne pensez être nécessaire. L’astuce est d’empiler les couches et de garder ses mains et ses pieds au chaud. Je n’emporte jamais de parapluie, je ne sors tout simplement pas si le temps est mouillé ;-) Je peints alors depuis des photos.
Il est également essentiel d’avoir un chevalet stable étant donné que cette période de l’année est souvent venteuse et tout votre travail peut se retrouver renversé par terre. Pensez à accrocher la toile au chevalet ! Je sais que certains artistes peintres affectionnent les boîtes-chevalets en raison de leurs pieds qui forment un large triangle sur le sol et qui sont assez lourds pour conférer de la stabilité, mais moi, j’ai horreur de cela...
La peinture à l’huile ne s’applique pas aussi facilement dans le froid, donc si vous n’avez jusque là peint que par beau temps vous risquez de voir la différence. C’est aussi une expérience !
J’utilise une palette de couleur similaire tout au long de l’année, ce sont les mélanges que j’en fais qui changent. Je ne conseillerais pas d’utiliser de diluants sans odeur pour la peinture en plein air l’hiver, étant donné qu’ils s’évaporent très lentement lorsqu’il fait froid et la peinture serait trop humide pour travailler dessus.
Choisir son emplacement pour peindre
Je fais généralement confiance à mon intuition lorsqu’il s’agit de choisir où peindre. Je ne retourne jamais au même endroit, et je ne produits jamais de séries de peintures autour d’un paysage local. Il est surtout intéressant de se laisser attirer par la combinaison de lumière du soleil et de la météo du moment, notamment l’hiver. Le soleil bas fait en sorte que les surfaces les plus plates reçoivent sa lumière dans un angle oblique, et ainsi la couleur de la neige par exemple est plutôt grise violacée que blanche, un ton qui était assez similaire à celui du ciel.
Le relief a des ornières plus profondes, ce qui lui permet de récupérer la lumière du soleil de manière plus directe, et deviennent donc les éléments les plus clairs de la toile. Il est vital de ne pas penser qu’au blanc au moment de peindre la neige. Essayez d’identifier où se trouve l’élément le plus clair sur votre peinture et déterminez comment la lumière apparaît réellement dès le début. Le reste de vos couleurs doit être au service de ces tons plus clairs. Quand il y a de la neige ou du givre, cela signifie que les couleurs du ciel sont souvent plus profondes et plus riches qu’elles n’apparaîtraient dans d’autres conditions.
La lumière en cette période de l’année
Le fait de regarder le même sujet à des moments différents de la journée me rend plus attentif à la beauté particulière de chaque moment, et la lumière change si rapidement qu’il est plus facile de travailler selon ses émotions de l’instant.
Etant donné que la lumière à cette période de l’année est dominée par des couleurs froides, je commence avec une peinture diluée en utilisant une couleur sépia plus chaude faite à partir d’ocre jaune et d’ombre brûlée. Il est utile de faire l’ébauche dans une couleur qui est à l’opposé de la nuance dominante du tableau.
Je n’ai pas d’ordre particulier à partir de ce moment, à part que je respecte l’ordre dans lequel le relief semble s’imposer à l’œil : le plus loin d’abord et le plus proche en dernier. Je travaille sur le ciel et ensuite je regarde où les couleurs du ciel réapparaissent dans le paysage, alors qu’avec d’autres peintures de tableaux je commence par travailler sur les ombres et les tons plus sombres. La clé est de construire sa peinture couleur par couleur, donc je recherche toujours d’autres endroits sur la toile où je peux utiliser la couleur qui est sur mon couteau ou comment je peux la modifier. C’est très important de peindre rapidement et de couvrir votre support en une seule session ne dépassant pas les deux heures. Après cela, les sessions doivent être plus courtes afin que la peinture puisse être composée d’un type de lumière spécifique.
La lumière dorée
Pendant certains jours hivernaux, la lumière peut être très nette et claire. Le soleil bas possède plus de jaune et très peu de vert peut être observé dans le paysage. Cela peut résulter en une nuance dominée par l’or.
C’est important d’être conscient de la teinte de couleur générale d’un paysage si vous voulez être en mesure de représenter précisément les qualités particulières de la lumière d’hiver. Pensez aux limites extérieures de ce paysage à tout moment. Quels sont les tons les plus clairs et les plus sombres ? Quelle est l’intensité de ce clair ou de ce sombre ? A quel point le marron le plus rouge est-il rouge ?
Commentaires
Posté par Le peintre contemporain ;-)
le 03/02/2021 à 11:31
@ Grégory : merci pour ce retour fort sympathique. Heureux d'avoir pu vous aider en cette période où la créativité est sans doute l'un des rares moment d'évasion ne tenant pas compte du couvre-feu.
Posté par Grégory
le 03/02/2021 à 10:56
Je vous remercie pour vos conseils ! Et j’aime beaucoup votre approche de la peinture aussi.